RÉSUMÉ : Dans le monde entier, les personnes vivant avec le VIH et le SIDA (PVVIH) font l’objet d’enquêtes, de poursuites, de condamnations et de sanctions si elles transmettent le VIH à une autre personne, exposent d’autres personnes au risque d’acquisition du VIH ou ne révèlent pas à l’avance leur séropositivité. Cet article cherche à expliquer pourquoi il est important et nécessaire de limiter la criminalisation du VIH ; il identifie certaines des manières dont elle a été, et pourrait être, limitée ; et, enfin, il propose quelques réflexions sur la question de savoir s’il existe une limite de principe aux arguments de décriminalisation (c’est-à-dire s’il existe des cas qui, même si les principes généraux qui sous-tendent la décriminalisation sont acceptés, justifient la punition de l’Etat). S’appuyant sur les récentes orientations politiques internationales, les connaissances scientifiques actuelles sur la prévention et le traitement du VIH, et les recherches sur l’impact de la criminalisation des PVVIH, l’article soutient que la décriminalisation est essentielle à l’éradication du VIH et devrait être une priorité de santé publique, que les avancées biomédicales en matière de prévention et de traitement aideront le projet de décriminalisation, mais qu’elles sont insuffisantes en l’absence d’une réforme des pratiques juridiques et de la justice pénale.
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